Bien arrivés !
Publié le 30 Janvier 2014
Voilà, nous voici arrivés en Inde. Le voyage s’est bien passé, même s’il n’a pas été de tout repos (nous n’avons pas eu beaucoup de sommeil durant les deux dernières nuits…) Voici le trajet de notre première journée : Biarritz-Paris – Paris- Londres- Londres- Bombay.
Pour les nouveaux lecteurs de ce blog, un résumé pourrait vous aider à mieux comprendre.
Nous faisons partie d’une petite association « Villages Sans Frontières » qui s’occupe principalement d’aide humanitaire en Inde. Tous les trois ou quatre ans une petite équipe de membres se rend dans le centre de l’Inde, près de Nagpur, où se trouvent deux centres qui accueillent de nombreux enfants handicapés, des adultes handicapés, des anciens lépreux ou des aborigènes. Ce sont les centres d’Anandwan et de Hemalkasa.
Parlons d’abord un peu d’Anandwan : Ce premier centre a été créé il y a plus de 50 ans par un homme formidable, aujourd’hui disparu. Cet homme, Baba AMTE, né en Inde d’une famille aisée, avait un avenir qui promettait d’être facile et agréable (il était avocat). Un jour, une rencontre avec un lépreux lui a fait prendre conscience qu’il existait beaucoup de misère autour de lui. Du jour au lendemain, il a tout abandonné pour se consacrer aux lépreux de son pays. En premier lieu il a appris à soigner la lèpre puis a décidé de créer un endroit où les lépreux guéris pourraient mener une existence digne et heureuse.
Pourquoi ? En Inde, il y a 50 ans les lépreux même guéris étaient exclus de la société et rejetés même par leur famille. Ils étaient considérés comme ayant une malédiction. C’est pourquoi ils se retrouvaient comme mendiants dans la rue, menant une existence misérable.
Avec 5 ou 6 anciens lépreux guéris, l’ancien avocat s’est installé dans la forêt et ils ont commencé à défricher pour pouvoir construire quelques huttes. Une incroyable volonté a fait que ce projet un peu fou a vu le jour et continue aujourd’hui encore. Petit à petit, le hameau construit par Baba Amte et ses compagnons s’est agrandit, a vu la construction d’un hôpital qui soigne maintenant une grande partie des lépreux de l’Inde, et une école qui accueillent quelques centaines d’enfants handicapés (d’une part des sourds et muets et d’autre part des aveugles ou malvoyants).
Les quelques huttes du départ se sont transformés en une petite ville de … 5 000 personnes ! Dans ce centre nommé Anandwan (qui veut dire la « Forêt de la Joie ») vivent de très nombreuses personnes handicapées, des anciens lépreux et tous les enfants handicapés qui sont pensionnaires. Tous les adultes travaillent (selon leurs capacités). Ceux qui le peuvent travaillent dans des ateliers (tissage, imprimerie, mécanique, etc) d’autres s’occupent dans les champs ou préparent la cuisine. Chacun a une tâche et aucun ne vit de charité. Cela a toujours été une chose très importante à Anandwan pour que chaque habitant puisse se sentir digne et utile. Le respect de soi-même et le respect des autres est une chose primordiale dans ce village hors du commun. C’est très probablement le plus grand village de solidarité au monde.
Nous l’avons déjà mentionné dans ce blog (il y a quelques années) mais une citation très significative de Baba Amte est :
« J’ai cherché mon âme et je ne le trouvais pas,
J’ai cherché mon dieu et je ne le trouvais pas,
J’ai cherché mon frère et j’ai trouvé les trois… »
27 janvier : Après avoir atterri à Mumbai (c’est le nouveau nom de Bombay) nous avons passé quelques heures dans cette immense ville avant d’aller à la gare (immense elle aussi avec ses 18 quais) où nous avons retrouvé Eva, qui est une des marraines de notre association. Elle était en compagnie de Monique et Raje. Nous étions cinq béarnais à nous retrouver sur le quai d’une gare à Mumbai !
Après une nuit assez mouvementée dans le train (notre petit voisin de compartiment, âgé de deux ans, avait décidé de faire tourner ses parents en bourrique et de ne pas dormir avant 7 heures du matin…) nous étions attendus à Nagpur (qui est la plus grande ville proche d’Anandwan), à 830 km de Mumbai.
La suite au prochain article, dès demain car après plusieurs jours sans moyens de communication, nous avons enfin accès à Internet, donc nous allons essayer de rattraper le temps perdu. Si vous avez envie, vous pouvez mettre un commentaire.
A demain donc !